Quelles sont les mesures à considérer pour les professionnels des entreprises du paysage et des chantiers des espaces verts ou jardins contre le Covid-19 ? Le ministère du travail préconise des fiches par secteurs d’activités, notamment à l’adresse des chefs de chantier, jardiniers, conducteurs de travaux, élagueur, ouvriers et responsables des parcs et jardins de France. Ces fiches conseils doivent offrir une meilleure garantie contre les risques d’exposition au virus, privilégier les mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle.
Les employeurs des entreprises du paysage, parcs et jardins, doivent assurer la protection et la sécurité de leurs salariés. Pour ce faire, ils doivent mettre à la disposition de leurs salariés des moyens renforcés de prévention et de lutte contre la propagation du virus sur les lieux de travail :
Les mains non lavées portées à la bouche, en frottement du nez et des yeux constituent un facteur de contamination avec un risque élevé.
Lorsqu’un salarié éternue, tousse, il doit accomplir ces gestes dans le respect des gestes barrières (c’est-à-dire dans le coude ou dans un mouchoir), car ces gouttelettes peuvent atteindre une autre personne. Ceci étant plus risqué lorsqu’aucune mesure de protection n’est appliquée. Il en est de même en cas de postillon, lors d’un contact direct et rapproché.
Quand des salariés partagent le même lieu de vie, le risque d’exposition est plus important, la mesure de distanciation de sécurité (plus d’un mètre entre deux individus) doit être alors appliquée.
Les surfaces contaminées sont des vecteurs de transmission du Covid-19, poignées de portes, rampes d’escalier, portes et boutons des ascenseurs, bureaux, cartons, manches et poignées des accessoires de jardins... Le lavage des surfaces s’impose, car le virus survit de quelques heures à quelques jours à température ambiante.
L’employeur doit ainsi évaluer tous les risques dans le plan de continuité d’activité PCA en addition au document Duerp toujours à jour. De plus, l’activité de culture et d’entretien des jardins se passe souvent hors de l’entreprise, l’employeur doit tenir compte des risques potentiels pour son salarié en déplacement chez le client (gestes barrières et distanciation sociale).
En effet, les entreprises du paysage opèrent souvent en extérieur, pour des parcs et jardins dans un cadre de vie collectif, ou un jardin dans le cadre de vie de particuliers.
Afin d’éviter tout rassemblement, il est recommandé d’éviter les embauches collectives sur le site avant départ vers les chantiers, les salariés se rendant par leur propre moyen directement sur le chantier. Il en est de même en fin de journée, le trajet se fera, entre le chantier et directement au domicile du salarié. Les consignes et le planning de travail étant communiqués à l’avance par téléphone, SMS ou par e-mail. Les moyens de communication à distance sont à privilégier, téléphone entre autres, pas de papier, de stylo ni de crayon.
Avant de partir vers les chantiers, l’employeur doit garantir la disponibilité des produits d’hygiène dans chaque véhicule (savon liquide, gel hydroalcoolique, bidons d’eau claire au moins 5 litres pour se laver les mains, essuie-mains à usage unique, sacs-poubelle, lingettes ou produits détergents pour nettoyer les matériels et outils).
Des bouteilles d’eau individuelles (3 à 4 litres/jours par personne) sont prévues, surtout pour les salariés qui dépensent beaucoup d’énergie. Pour ne pas inciter le partage de bouteilles, le nom de chaque salarié y sera apposé.
Le travail est organisé selon le temps nécessaire aux différentes activités en tenant des contraintes exceptionnelles : augmentation des amplitudes horaires et fractionnement des pauses, organisation des embauches en horaires décalés (pour limiter les contacts).
Une utilisation individuelle des véhicules de travail, camionnette, fourgon, est recommandé pour organiser les déplacements. En cas de covoiturage, les 2 personnes (par véhicule) doivent respecter la mesure de distanciation en s’installant en croix l’un devant l’autre.
Les marchandises commandées chez le fournisseur doivent être enlevées par le conducteur : il prend contact avec le vendeur qui transmet à l’avance la commande au magasinier en confirmant par téléphone la disponibilité des produits (matériaux et végétaux). Le conducteur présente sa commande à l’horaire indiquée et patiente dans le véhicule, moteur arrêté. La marchandise est ensuite chargée (procédures de pose et dépose) à proximité du véhicule après le départ du magasinier.
Les chantiers les plus éloignés doivent être prioritaires pour éviter le cumul de fatigue au cours de la journée ou de la semaine : à cette planification du travail, sera ajoutée une affiche des mesures barrières à proximité des bidons d’eau.
L’activité individuelle et isolée doit être mise en place sur le chantier, avec le travail sur des parcelles différentes avec plusieurs rangs d’écart. Toutefois, des équipes de binômes (ou trinômes) sont formées lorsque l’intervention de plusieurs travailleurs est indispensable pour effectuer une ou quelques tâches. Dans ce cas, le travail côte à côte plutôt que le face-à-face et recommandé, dans le respect de la distanciation de sécurité.
Quand une succession de tâches nécessite l’intervention de divers opérateurs, il faut observer un temps suffisant pour permettre à chaque opération d’être réalisée en respectant cette mesure de distanciation de 1 mètre (taille, désherbage et ramassage des déchets).
Au cours de la journée de travail, il est préférable que l’employeur mette à la disposition des travailleurs des outils individuels. L’outillage et le matériel partagé présentant des risques de contamination, ils doivent être régulièrement nettoyés.
Une seule personne doit être présente dans la cabine ou aux commandes de véhicules, de machines et d’engins de chantier. Les équipements, le volant et les commandes doivent être constamment propres, à plus forte raison si le véhicule ou les engins doivent changer de conducteur.
Les outils usés, chiffons ou gants sales ne doivent jamais être laissés à l’intérieur de la cabine (prévoir des rangements extérieurs à l’habitacle pour les accessoires propres).
Quand il s’agit de chantier chez un particulier, l’entreprise doit d’abord confirmer la poursuite de l’activité et informer le client sur la nouvelle organisation et les mesures de protection :
Lors de l’exécution de travaux dans les arbres, le chantier doit être afin de prendre les mesures nécessaires contre le risque de contamination entre travailleurs (travailleur isolé). En cas d’accident ou de blessure, l’opération de secours respecte les démarches habituelles pour le sauvetage du blessé avec le port des EPI (dont le masque).
Tous les accessoires, les tenues de travail et les outils en provenance des chantiers doivent être ramenés à l’entreprise pour être nettoyés et désinfectés pour une prochaine utilisation.
Les matériaux, les chargements et déchargements sont organisés pour leur réception en vue de limiter les contacts.