Fiche Métier Covid-19 Agent de maintenance

Article créé le 04 juin 2020

Quels sont les risques encourus par les agents de maintenance face à la pandémie actuelle du coronavirus ? Quelles précautions prendre pour prévenir et lutter contre la transmission du Covid-19 ?

Le ministère du travail aide les entreprises et les salariés en activité dans toutes les branches avec des fiches conseils par métier (en addition de la FAQ actualisée foire aux questions-réponses) : un agent de maintenance est en contact régulier avec plusieurs personnes dans ses nombreuses interventions et dans ses déplacements.

L'agent de maintenance est un acteur polyvalent de l'industrie qui évolue au cœur des entreprises pour s'occuper de l'entretien et du dépannage des systèmes de production

Sur un site industriel, il a la charge de monter et installer les équipements et machines de production, mais également de les entretenir (intervention rapide en cas de panne).

Après son intervention, l’agent de maintenance contrôle le fonctionnement des équipements et machines, puis complète un dossier support spécifique à la traçabilité du travail effectué.


agent de maintenance


Quels sont les risques liés au Covid-19 ?

Les services de maintenance (techniciens) interviennent sur site avec un contact permanent avec leurs clients.

Dans le cadre de la crise sanitaire actuelle, les opérations de maintenance sont suspendues pour la plupart ou retardées (reprogrammation des opérations) pour réduire les effectifs au strict minimum compte tenu des recommandations sanitaires. 

Pour effectuer les différentes missions, l’équipe des agents de maintenance doivent se rendre sur les sites de production des clients. La pandémie actuelle oblige alors les entreprises à prendre des mesures de prévention et de lutte contre la propagation du virus. Les employeurs mettent en place des solutions ou des alternatives, pour éviter tout risque d’exposition, ou évaluer les risques inévitables en proposant des mesures de protection collective et individuelle. 

À cause de la pandémie du Covid-19, les prestataires de maintenance doivent revoir leur mode d’organisation, dont le télétravail pour exclure les contacts rapprochés (risques d’exposition au virus). 

Télémaintenance et recommandations sanitaires

Le service maintenance nécessite la participation d’une équipe sur un site pour la réparation et le dépannage des équipements (électriques, hydrauliques, mécaniques, pneumatiques).

Parfois, le dépannage se fait à distance avec l’utilisation de la GMAO ou maintenance assistée par ordinateur.

La télémaintenance est une forme de télétravail mis en œuvre recommandé par les autorités sanitaires afin d’éviter le risque de contamination, en supprimant les circonstances d’exposition. 

L’employeur peut bien placer ses salariés en télétravail dans la crise actuelle, pour protéger la santé des employés sur site particulièrement exposés (Article L4121-1 du Code du travail). 

Pour le suivi des interventions, l’utilisation d’un logiciel permet d’établir une communication continue entre le prestataire et le donneur d’ordres (ou utiliser les moyens de communication à distance).

De plus, l’employeur est obligé de fournir tous les outils et moyens nécessaires pour permettre à ses employés de travailler à distance (solutions de visioconférence, réunion en ligne, réseau social d’entreprises, gestion de projet ou transfert de fichiers volumineux, en complément d’un logiciel de gestion des interventions.

Enfin, des dispositifs d’automatisation, chatbot, tutoriels ou FAQ, sont mis à la disposition des clients pour permettre aux prestataires de maintenance d’être toujours réactifs malgré la mise en arrêt des activités (personnel en nombre insuffisant).

Mesures préventives contre le coronavirus

Lorsque la présence sur les sites d’intervention est nécessaire, les horaires du personnel sur place et des agents extérieurs doivent être coordonnés (horaires décalés) afin de faciliter le respect des règles de distanciation physique. Il faut également que l’intervention sur le site ne perturbe pas l’organisation en place pour la gestion de l’affluence et la concentration des salariés et des tiers (séquencement des activités).

Une bonne gestion des flux doit permettre de limiter le nombre de personnes simultanément présentes dans un même (jauge maximale de 4 m² / personne).

Les gestes barrières recommandés par l’Etat avec les services sanitaires comprennent :

  • le lavage régulier des mains avec de l’eau et du savon, ou du gel hydro alcoolique
  • la désinfection régulière des lieux de travail,des surfaces et des objets contaminés (contact direct des mains non lavées)
  • l’utilisation de mouchoir ou de tissu propres pour éternuer, tousser, se moucher (prévention contre les projections de postillon ou de gouttelette infectieuse), ou tousser dans le pli de son coude
  • le nettoyage et la désinfection des surfaces touchées et des objets manipulés (le virus peut survivre quelques heures à quelques jours.)
  • l’aération pendant 15 minutes des locaux et pièces fermés (toutes les 3 heures)
  • ne pas serrer la main ni embrasser pour saluer, respecter la distanciation physique de 1 mètre
  • ne pas se toucher le visage,bouche, nez, avec les mains, ne pas prendre directement les aliments, les bouteilles et les verres avec des mains non lavées.

Organisation du travail pour l’intervention sur site des agents de maintenance 

En règle, générale, l’agent de maintenance a pour mission d’assurer l'entretien et le dépannage des équipements et machines La maintenance est capitale dans une entreprise ou une usine, puisque l’agent intervient pour résoudre des défaillances qui impactent directement sur la réduction, voire l’arrêt des lignes de production.

Lorsque la présence sur les lieux de travail est nécessaire, une organisation de la gestion des flux doit permettre, de limiter le nombre de personnes simultanément présentes dans un même espace (jauge maximale de 4 m²/personne), de limiter l’affluence de personnes et de respecter la distanciation sociale. (sens unique de circulation, séquencement des activités, horaires décalés entre l’intervention et l’embauche)

Des aménagements et procédures doivent permettre d’éviter le risque de contamination entre les agents extérieurs et le personnel du site présent : 

  • modification des procédures d’accueil et de sortie (simple présentation de la carte d’identité sans remise en main propre au gardien, accès autorisé par appel, ouverture des barrières d’accès et tourniquets sans action manuelle), bannir l’accès par pression de bouton ou de clavier, ne pas toucher de poignées
  • interdire l’échange de documents (de main en main), la passation des consignes et le suivi des travaux se faisant par des moyens de communication à distance (téléphone, courriel avec l’envoi de photos ou documents)
  • pour le stockage des outils, matériels et matériaux, chaque prestataire doit avoir un local dédié sur site (individuel et fermé à clé), avec des moyens de manutention
  • les consignes sur l’organisation du nettoyage des organes de commande et pour l’utilisation des installations sanitaires, des locaux collectifs, des locaux de pause, des vestiaires, sont portées à la connaissance des prestataires.

Les mesures de protections collectives doivent faire l’objet d’obligations de moyen renforcé de la part des entreprises, lorsque ces règles ne peuvent pas satisfaire à la garantie de la santé et de la sécurité des employés, l’employeur doit privilégier les moyens individuels. 

Les salariés exposés aux risques doivent ainsi porter les EPI habituels : face au risque élevé de contamination sur le site, les agents de maintenance doivent porter un masque de protection respiratoire ou utiliser des gants (éviter le contact direct des mains). Il faut rappeler que le port des équipements de protection individuelle complète les gestes barrière et ne les remplace jamais (à savoir le lavage des mains).

Mise à jour du plan de prévention pour l’intervention des entreprises extérieures

Comment faire ?

Mettre à jour le plan de prévention signifie élaborer avec l’entreprise faisant appel au prestataire le calendrier des interventions, identifier les interventions urgentes et celles qui doivent être reportées en raison des risques, ou au mieux répartir les travaux sur une plus longue période.

Pour éviter le coactivité, le planning des interventions doit être synchronisé hors des temps de production : si les travaux de maintenance nécessitent l’intervention de plusieurs entreprises, un référent COVID en charge doit définir un planning pour organiser les temps interactions pour éviter la présence simultanée des agents dans les mêmes locaux ou couloirs.

Il se charge de renseigner les salariés présents et les responsables sur les mesures de protection et les moyens complémentaires mis à disposition pendant la pandémie au sein du site de production. 

Par ailleurs, le client donneur d’ordre et le prestataire doivent vérifier que les conditions d’intervention sont conformes aux recommandations sanitaires, mesures barrières et distanciation sociale.

Tous les contacts téléphoniques doivent être fournis aux travailleurs intervenants, accès au site et accueil, responsable chargé du suivi des opérations, personne désignée pour assister les personnes en cas de contamination...

L’outillage, complet en arrivant sur le site, doit toujours être individualisé : les agents de maintenance extérieurs et les salariés sur site ne doivent jamais se passer les outils. Après chaque, l’outillage est nettoyé et vérifié par les agents. 

Salariés et agents extérieurs ont à leur disposition un stock suffisant :

  • de gels hydroalcooliques
  • d’essuie-mains papier ou de lingettes à usage unique
  • un contenant pour les déchets.

En fin d’intervention, l’outillage, le matériel et les matériaux ainsi que les EPI réutilisables (préalablement nettoyés et désinfectés) sont stockés dans le dépôt fermant à clé. À la place de la signature du bordereau d’intervention, la clôture de l’intervention est formalisée par l’envoi d’un mail de confirmation d’intervention. 


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