Lorsque le télétravail n’est pas envisageable, la réorganisation du travail mené par l ’employeur doit offrir, après analyse des risques professionnels, la protection de la santé des salariés. L’inhalation de gouttelettes infectieuses contribue à la transmission du virus lors d’un contact rapproché (postillon, éternuements ou toux). Dans la situation actuelle de crise sanitaire, le port du masque doit être prévu en renfort des gestes barrières et de la distanciation sociale.
Le masque FFP de protection à particules (filtering facepiece 1, 2 ou 3,) est un type d’appareil de protection respiratoire filtrant les particules plus ou moins fines et les virus de maladies transmissibles dans l'air. Il répond à des exigences européennes de sécurité et de santé conforme à la norme NF EN 149 : 2001. Il s’agit d’un demi-masque couvrant le nez, la bouche et le menton, soumis au respect de normes et de tests d'efficacité (taux de filtration).
Le masque FFP3 (masque médical) filtre 99 % de particules en suspension dans l’air contenant des agents infectieux (gouttelettes) et protège le porteur du masque contre l’inhalation des aérosols : c’est le masque le plus filtrant car il offre à son propriétaire une filtration de très fines particules. Cependant, il empêchera la fuite que de 2 % de gouttelettes émises par le porteur.
Le masque FFP1 filtre jusqu’à 80 % des aérosols (à minima 78%) et permet d’empêcher la fuite de 22 % de gouttelettes émises par le porteur vers l'extérieur. Sa principale utilisation concerne le bricolage ou travaux divers (masque anti-poussières).
Quant au masque FFP2, la filtration passe à 94 % de protection contre les aérosols pour 8 % de fuite de gouttelettes émises par le porteur vers son entourage. Ses principales utilisations concernent le bâtiment, la fonderie ou encore l'industrie du verre et l'agriculture.
En industrie pharmaceutique (masque médical), le masque ffp1 arrête les substances chimiques en poudre et les virus (grippe aviaire, syndrome respiratoire aigu sévère SARS-CoV de 2002, SARS-CoV-2 de décembre 2019, bactéries de la peste pulmonaire et de la tuberculose).
L'air expiré n’est par contre pas filtré, le masque FFP est efficace pour son porteur mais présente beaucoup moins d’avantages pour son entourage, comme le rappelle l'INRS à cause du système de soupape.
Le masque chirurgical est un dispositif médicale respiratoire anti-projection à usage unique conforme à la norme NF EN 14683 qui freine la contamination par des germes (bactéries, virus aéroportés) de l’environnement extérieur et des autres personnes en empêchant par un écran filtrant non tissé (couche imperméable) la projection de postillon, de crachat ou de gouttelettes respiratoires de la bouche, nez et voies respiratoires de son porteur (surtout si le porteur est contaminé).
Il en existe 3 types, I, II et IIR :
Ce type de masque est porté par les professionnels de la santé au cours d’une intervention chirurgicale pour protéger le champ opératoire stérile. Il est aussi avant tout recommandé pour les personnes présentant des symptômes (toux et fièvre) dans la lutte contre la propagation du Covid-19.
Mais plus généralement, ce masque est également prévu pour se protéger de la pollution atmosphérique. Le masque chirurgical n'est pas un appareil respiratoire filtrant et ne fait l’objet d’aucune certification. Son efficacité réside dans l’ajustement sur le visage de son porteur, les dimensions du masque, les matériaux de fabrication et la conception.
Appelés également masques alternatifs (à usage non médicaux), la catégorie 1 correspond au masque individuel qui filtre 90% des particules émises par le porteur. Il s’adresse aux professionnels en contact direct et rapproché avec le public (postes ou missions d’hôtes et hôtesses de caisses, agents des forces de l’ordre).
Masque de protection à visée collective, le masque barrière catégorie 2 est destiné à protéger plusieurs personnes en contact direct (contacts occasionnels dans le cadre professionnel entre salariés avec d’autres personnes). Le masque alternatif catégorie 2 filtre 70% des particules émises par le porteur.
Ces masques peuvent être portés par le grand public, des masques barrières sont faits maisons dans le monde et ne sont pas réglementés. Leurs performances ne peuvent pas être reconnues.
Le port d’un masque, barrière ou médical, est une mesure de prévention supplémentaire dans la lutte contre la propagation du Covid-19, mais ne peut se substituer à l’application des gestes barrières.
Les autorités travaillent au développement de masques de protection pour permettre aux professionnels de poursuivre leurs activités professionnelles: 2 nouvelles catégories de masques barrières ont vu le jour avec le concours des industriels du textile et suivant les avis de l’ANSM agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé en dehors des milieux médicalisés.
Lorsque la distance sociale de 1 mètre préconisée par les gestes barrières ne peut pas être respecté dans un environnement confiné, le port du masque vient compléter les mesures de prévention et de protection contre la contagion du Covid-19.
Ce choix du port du masque doit toujours être motivé par les résultats de l’analyse des risques liés au poste de travail ‘conditions de travail).
Dans tous les cas, cette disposition sur le port d’un masque complète et ne remplace surtout pas les mesures de gestes barrières et de distanciation sociale.
L’utilisation de masque de protection et d’hygiène découle de la préconisation qui stipulant que l’employeur a l’obligation de renvoyer le salarié contaminé (dépisté positif au Covid-19) illico presto à son domicile avec un masque. Le salarié doit joindre son médecin traitant. ;
Une autre utilisation légale de la part de l’employeur du masque se trouve dans le fait du contact rapproché entre plusieurs opérateurs (portage de charges ou travaux collectifs).
Le Ministère du Travail recommande aux employeur et à leurs salariés de porter des masques ffp2 pour parer à l’urgence sanitaire (date de péremption n’excède pas 24 mois).
Ces masques médicaux sont stockés dans les conditions de conservation conformes du fabricant ou du distributeur, le contrôle visuel permettant de vérifier l’état général des conditionnements, l’apparence et la couleur d’origine du produit. L’employeur doit procéder ensuite à la vérification de la solidité des élastiques de maintien (avec la barrette nasale).
Enfin, un essai d’ajustement du masque permettra de bien protéger les salariés contre la dispersion du Covid-19.
L’employeur qui décide de mettre en place une équipe de travailleurs en contact direct avec le public doit assurer la sécurité et la santé de chacun des travailleurs en leur procurant le masque grand public catégorie 1. Dans ce même cadre, l’utilisation d’un masque FFP1 peut également être indiqué.
Il faut savoir que le port du masque alternatif doit être changé toutes les 4 heures. Lors du travail d’équipe pour le port de charges lourdes (effort intense), ce délai pourra être raccourci.
Le masque FFP1 doit être prévu par l’employeur lorsqu’un travail nécessite l’intervention de plusieurs opérateurs dans un espace de travail sans ventilation et isolé.
Quant aux masques barrière de catégorie 2, leur utilisation doit constituer une option.(moins bonne efficacité de filtration).
Actuellement dans le contexte de crise sanitaire, les employeurs doivent repenser leur stratégie d’organisation du travail en misant leur effort constant dans la protection de la santé du personnel. Les masques constituent une réelle piste dans cette lutte de la propagation du Covid-19 en renfort aux gestes barrières.