Que veut dire égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ? Que dit le code du travail à ce sujet et la convention collective applicable dans une entreprise ou une branche d'activité ? L'égalité de traitement entre les femmes et les hommes dans le travail implique le respect de plusieurs principes par l'employeur du droit du travail et du dialogue social. Afin de garantir des conditions de travail optimales pour tous, la rémunération est un élément clé à bien préciser dans un contrat de travail. A travail égal, aucun salarié, homme ou femme, ne doit être lésé sur la question de l'emploi et de travail (embauche, classification, formation, promotion, qualification).
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Dans plusieurs situations en entreprise, aucune décision ne peut être fondée selon le seul critère de l'appartenance à un sexe. Ni l'employeur ni une clause d'un accord collectif ou de la convention collective ne peuvent prévoir de dispositions d'inégalités de traitements selon le genre. Embauche, promotion, congés,
S'agissant d'Égalité de rémunération (et de déroulement de carrière), l'employeur s'engage à assurer un traitement égalitaire sans équivoque pour un même travail (ou un travail de valeur égale) entre les hommes et les femmes. Aucune différenciation de salaire n'est donc tolérée lorsqu'elle est simplement basée sur le sexe du salarié.
Les entreprises, soumises au Code du travail, et couvertes par un accord de branche ou des conventions de branches doivent appliquer des mesures en respect du Droit du travail à l'attention de leurs salariés. Ainsi, la question des salaires est primordiale car tout chef d'entreprise (quel que soit l'effectif) doit élaborer des plans d'actions en cas de constat d'inégalité de traitement professionnel entre les deux genres. Des négociations sont menées vers un Accord collectif pour réduire ces inégalités de salaires homme / femme :
- au sein même de l'entreprise (avec des délégués syndicaux issus d'une ou plusieurs sections syndicales d'organisations représentatives de travailleurs)
- dans la branche professionnelle.
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Le Code du Travail impose l'affichage de plusieurs textes dans une entreprise en matière d'égalité de traitement de rémunération entre femmes et hommes, cela dès l'embauche :
Dans quelques cas, l'appartenance à l'un ou l'autre sexe peut cependant revêtir une exigence professionnelle. Pour autant que l'objectif soit légitime et l'exigence proportionnée, une liste de métiers est prévue est révisée périodiquement.
Tableau des emplois et activités professionnelles conditionnés par l'appartenance à l'un ou l'autre sexe (source Article R. 1142-1 Code du travail) :
Métiers | Activités |
Artistes interprètes | Joue un rôle féminin, soit un rôle masculin |
Mannequins | Présente des collections vestimentaires et des accessoires (de mode) |
Modèles | Figurant masculin et féminin |
Les méthodes de travail et de production peuvent aussi différer (évaluation des risques) selon le sexe : il revient alors à l'employeur (article L4121-3 du code du travail) d'apporter des solutions de prévention afin de garantir un meilleur niveau de protection de la santé et de la sécurité des travailleuses.
Tout agissement lié au genre d'une personne (agissement sexiste) est condamné par la loi :
Le ou la salarié(e), candidat(e), peut faire appel aux agents de contrôle de l'inspection du travail ou aux membres des organisations syndicales représentatives (au plan national ou dans l'entreprise) lorsqu'ils s'estiment être victimes de discrimination en lien avec le sexe pour l'égalité professionnelle.
Dans les entreprises (à partir de 50 salariés), les sanctions à la charge de l'employeur sont applicables pour les motifs suivants : défaut ou absence de plan d'action égalité professionnelle (entreprise couverte par un accord ou une convention ne comportant pas de clauses à ce sujet), pas de publication de l'Index de l'égalité, pas de mise en œuvre des mesures de suppression des écarts de rémunération femmes - hommes.
Une obligation de négocier s'impose pour les entreprises pour réduire ces écarts de salaires : une négociation d'entreprise et une autre négociation collective amènent vers la conclusion d'un Accord égalité professionnelle.
Cet accord sur l'égalité hommes et femmes est obligatoire dans les entreprises de plus de 50 salariés (non obligatoires pour un effectif jusqu'à 49 salariés). Néanmoins, l'égalité entre les hommes et les femmes concerne toutes les entreprises, micro entreprise, auto entreprise, TPE, PME, ETI et GE.
Le contrat pour la mixité des emplois et l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes doit aider au financement du plan d'actions dans toutes les entreprises (sans condition de seuil d'effectif) en faveur :
- de la mixité des emplois
- de la diversification des emplois occupés par les femmes
- la promotion des femmes dans l'entreprise dans l'objectif de réduire les inégalités professionnelles.
Ainsi, ce contrat peut notamment aider au financement de formations, d'adaptation au poste de travail (par exemple métiers généralement occupés par des hommes). L'employeur est tenu de prendre en compte les objectifs en matière d'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans l'entreprise et les mesures permettant de les atteindre.
Tableau résumant les quatre actions à mener :
Action I | Action II | Action III | Action IV |
établir un diagnostic (après demande de la Déclaration sociale nominative DSN) des écarts de salaires entre les salariés, femmes et hommes (9 domaines d'action). Etat des lieux de l'égalité femmes/hommes au sein de votre établissement. Le diagnostic est un document chiffré servant de bilan avec la DSN (permet l'enregistrement des droits acquis par les salariées de l'entreprise). | élaborer une stratégie d'action pour réduire les écarts relevés dans le diagnostic
| négocier un accord annuel sur l'égalité professionnelle hommes et femmes (Qualité de vie au travail QVT) avec les délégués syndicaux | suivre et promouvoir les actions en faveur de l'égalité professionnelle Chaque année, le diagnostic et la stratégie d'action sont réactualisés (sauf dérogation d'un accord au principe d'annualité de la négociation d'entreprise en matière d'égalité professionnelle et de QVT) |
Un choix parmi 9 domaines d'action (L 2312-36) :
1- recrutement ou embauche
2- condition et organisation de travail
3- formation
4- qualification
5- classification
6- rémunération et déroulement de carrière
7- promotion professionnelle, mutation
8- sécurité et santé au travail
9- articulation vie professionnelle et vie personnelle
L'employeur doit contribuer à adopter des dispositions de rémunération justes, lorsque son entreprise n'est : ni couverte par une convention ou un accord de branche étendu relatif à l'égalité salariale entre les femmes et les hommes, ni soumis à l'obligation de négocier et que son entreprise est dépourvue de délégué syndical.
Il doit mener les quatre actions prévues plus haut et participer aux différents accords (entreprise) et se conformer aux accords de branche.
L'information et la consultation du comité social et économique (CSE) sont primordiales, car , à défaut d'accord trouvé dans le cadre des négociations, une base d'informations est donnée au comité social et économique politique pour apprécier la situation sociale de l'entreprise chaque année (conditions de travail et de l'emploi). La BDES base de données économiques et sociales comporte en particulier des indicateurs relatifs à l'égalité professionnelle permettant de mesurer les écarts de rémunération.
Pour rappel, le CSE se substitue aux actuels délégués du personnel (dans les entreprises d'au moins 11 salariés) et aux trois instances, comité d'entreprise, CHSCT comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail et délégués du personnel (dans les entreprises d'au moins 11 salariés).
Cette négociation sur l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes au sein de l'entreprise se rapporte notamment aux mesures pour :
À l'issue de la négociation, un accord éventuellement conclu devra répondre aux conditions fixées à l'article R. 2242-1 du code du travail. Dans cet accord sont renseignés : la programmation des mesures visant à supprimer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes, la négociation sur les salaires effectifs, le temps de travail et le partage de la valeur ajoutée dans l'entreprise, différences de déroulement de carrière entre les femmes et les hommes).
Résultats obtenus par l'entreprise pour l'Index de l'égalité Femmes-Hommes inférieurs à 75 points (fixé par l'article D. 1142-6 du code du travail écarts de rémunération), le contenu de la négociation porte en plus sur les mesures adéquates et pertinentes de correction, de la programmation annuelle ou pluriannuelle de mesures financières de rattrapage salarial (entreprises d'au moins 50 salariés).
En l'absence d'accord prévoyant de telles mesures, celles-ci seront déterminées par décision de l'employeur après consultation du CSE (décret du 8 janvier 2019).
Lorsque la négociation aboutit à un accord, l'employeur dépose un exemplaire sur la plateforme de téléprocédure et remis au greffe du conseil de Prud'hommes du lieu de conclusion ; en l'absence d'accord, l'employeur établit un plan d'action annuel.
L'accord d'entreprise à propos de l'égalité professionnelle fixe les modalités de la négociation d'entreprise, son calendrier et sa périodicité (limite de 4 ans), les thèmes abordés. En fonction de l'effectif de l'entreprise, les dates limites de calcul des indicateurs et de publication de l'index de l'égalité Femmes-Hommes vont varier.
Dans les entreprises d'au moins 50 salariés, le niveau de résultat (dénommé « Index de l'égalité Femmes-Hommes ») obtenu par l'entreprise au regard des indicateurs relatifs aux écarts de rémunération entre les femmes et les hommes et aux actions mises en œuvre pour les supprimer, est publié annuellement, au plus tard le 1er mars de l'année en cours, au titre de l'année précédente, sur le site internet de l'entreprise lorsqu'il en existe un. À défaut, il est porté à la connaissance des salariés par tout moyen. Les objectifs et ces actions sont accompagnés d'indicateurs chiffrés.
Index de l'égalité Femmes-Hommes (par Taille de l'entreprise) | Articles du Code du travail |
entreprises de 300 salariés et plus de 250 salariés | D1142-2 Indicateurs pris en compte
écart de rémunération calculé à partir de la moyenne de la rémunération des femmes comparée à celle des hommes (par tranche d'âge et par catégorie de postes équivalents) écart de taux d'augmentations individuelles de salaire (ne sont pas assimilés à des promotions) écart de taux de promotions femmes et hommes pourcentage de salariées ayant bénéficié d'une augmentation dans l'année de leur retour de congé de maternité nombre de salariés du sexe sous-représenté parmi les dix salariés ayant perçu les plus hautes rémunérations |
entreprises de 50 à 250 salariés | D1142-2-1 Indicateurs pris en compte
écart de rémunération femmes et hommes calculé à partir de la moyenne de la rémunération des femmes comparée à celle des hommes (par tranche d'âge et par catégorie de postes équivalents) écart de taux d'augmentations individuelles de salaire entre les femmes et les hommes nombre de salariés du sexe sous-représenté parmi les dix salariés ayant perçu les plus hautes rémunérations pourcentage de salariées ayant bénéficié d'une augmentation dans l'année suivant leur retour de congé de maternité |
Objectifs de Progression Actions indicateurs chiffrés | 1 ou plusieurs par domaine, identifiés par le diagnostic Dns
1 ou plusieurs par objectifs de progression se rattachent à chaque objectif ou actions et permet d'analyser la réussite et de faire un bilan annuel |
L'Index de l'égalité professionnelle hommes et femmes est périodiquement calculé et publié au 1er mars par les entreprises d'au moins 50 salariés (site internet entreprise, Direccte et CSE).
Cette réglementation concerne depuis le 1er mars 2019 les entreprises d'au moins 1000 salariés, depuis le 1er septembre 2019 les entreprises d'au moins 250 salariés et au 1er mars 2020 les entreprises d'au moins 50 salariés.
Aux résultats obtenus, un Index inférieur à 75 points suppose que l'entreprise devra apporter des corrections pour atteindre au moins 75 points dans un délai de 3 ans. La négociation obligatoire doit définir ces mesures (annuelles ou pluriannuelles) en l'absence d'accord.
Chaque entreprise s'expose à un risque de pénalité financière (s'élevant à 1% de sa masse salariale annuelle) en cas de non publication de leur Index. Ceci vaut également lorsque les mises en œuvre des mesures correctives ne sont pas appliquées.
Le ministère du travail a mis en ligne un simulateur-calculateur de l'Index de l'égalité professionnelle sur le lien www.travail-emploi.gouv.fr/droit-du-travail/egalite-professionnelle-discrimination-et-harcelement/questions-reponses-sur-le-calcul-de-l-index-de-l-egalite.
Le site du Secrétariat d'État en charge de l'égalité entre les femmes et les hommes informe sur ces questions (actions diffusées).
L'accord conclu entre d'une part les organisations syndicales de salariés et d'autre part les organisations patronales définit les modalités de cet accord (calendrier, périodicité, thèmes abordés...
Cette négociation collective contribue à formaliser des normes sociales et sexuées de l'objectif de l'égalité professionnelle en matière de conditions de vie au travail et à organiser les relations de travail dans divers domaines. Mais également à analyser l'approche des acteurs de la branche à s'emparent de ces normes pour parvenir à élaborer des compromis acceptables entre les employeurs et salariées, les hommes, les femmes.
Le mot sexisme (agissement sexiste) intègre le Code du travail avec de nouvelles dispositions visant à prévenir et à sanctionner ses manifestations sur le lieu de travail (loi du 17 août 2015 dialogue social et emploi, loi du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels). .
Ces actes, paroles ou comportements sexistes sont multiformes, discrimination à raison du sexe, injures, harcèlement sexuel, inégalité professionnelle. Qui peuvent en outre se répercuter sur la vie des salariées, sur le plan professionnel et personnel.
Toute entreprise doit respecter l'égalité professionnelle (article L 1142-5 du code du travail), tous les employeurs ont l'obligation de programmer des objectifs en matière d'égalité professionnelle et les actions découlant du diagnostic. Mais la première chose à faire est d'établir clairement votre engagement dans le sens de l'égalité homme et femme, avec un affichage lisible, clair et à jour.